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LE SONNET TRISTE
Pour faire ce sonnet, j'ai attendu un an,
Il sera, la chanson, le tendre cri d'amour,
D'un cœur, encor glacé, meurtri par un retour,
Sincère, douloureux, très pur, et cependant
Ce poème triste, je le ferai pourtant,
Il faudra le lire, au soleil du grand jour,
Je peux vous le dire, en secret, à mon tour,
Mon bien-aimé est mort, et moi je l'aimais tant.
C'est un calice d'or, prière d'un beau soir
Où je suis revenue pâle, vêtue de noir,
Dans la maison d'avant, fermée, et pour toujours.
Les volets étaient clos, le jardin sans lumière,
Un oiseau seul chantait, dans les champs d'alentour,
Et, pour garder mes pleurs, j'ai baissé les paupières.
Cahors, 1979.
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